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Notre dossier de l'été (3/5)

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Biarritz le clan des BO-bos
Les dessous people du Rocher de la Vierge 

Par Ch. B./Illustrations de Marko pour CBP

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Biarritz, pour les natifs de l'intérieur, "c'est la principauté du Pays basque". Le Rocher là-bas, au loin, et ses manières bling bling. Mon boucher n'y met jamais les pieds. Pas parce qu'il est Avironnard. Ou natif d'Hélette. Non, parce que pour lui, "ce n'est pas le Pays basque", dit-il sérieusement. Alors, c'est quoi ? En moins de dix ans, Biarritz est devenue l'égal de Saint-Tropez, la Baule, Deauville ou Cannes sur l'échiquier up to date des destinations préférées de la planète people. Est-ce bien ou mal ?

Palais, des clients cinq étoiles

Le petit monde des hôtels... où se presse le grand monde attiré par les étoiles ! Biarritz collectionne les hôtels de charme, 3, 4, 5 étoiles et même catégorie palace ! Dont le plus petit 5 étoiles de France, et bien moins connu que le prestigieux Palais, le Beaumanoir, propriété du discret Frédéric Humbert (1). Peu de ville de cette dimension peuvent se targuer de posséder une telle capacité hôtelière, avec autant d'établissements haut de gamme: trois 5 étoiles dont un classé palace, douze 4 étoiles et vingt 3 étoiles ! Une vieille tradition dans la station puisqu'au siècle dernier, la Cité Impériale affichait plus de 2000 chambres de luxe réparties dans des palaces (Carlton, ancien Miramar, Majestic) qui n'existent plus aujourd'hui... 

Petit Biarritz, mais costaud : la ville a, depuis quelques années, un homme de son clan, du sérail, Roland Héguy, hôtelier (le Windsor, ****) et membre éminent du BO, à la tête de l'Umih, le puissant syndicat de l'industrie hôtelière. Personnage jovial, rassembleur et bon communicant, Roland Héguy est un excellent ambassadeur de sa ville, dans les multiples repas et réunions auxquels il participe chaque semaine. A la Baule, Cannes, Monaco, Saint-Jean-Cap-Ferrat, Aix-en-Provence, Cabourg, en Corse et à Paris, bien sûr, où tout se joue sur l'avenir d'une profession en complète recomposition, à cause de la recherche des "vacances en promotion". Et pour laquelle le Biarrot se bat, non sans succès, après l'ineffable André Daguin, dont la succession, à la tête de l'Umih avait été plus que compliquée.

Biarritz mise, en effet, gros sur ses hôtels, partie la plus importante de sa capacité d'accueil de quelque 9000 lits (2). Tous ont été rénovés, rajeunis, relookés. A commencer par le prestigieux Hôtel du Palais, ancienne résidence impériale de Napoléon III, géré par la Socomix (Sem détenue à 64% par la Ville dont le président est... Didier Borotra !), qui a été remis au goût du jour. Un investissement de plusieurs dizaines de millions d'euros (autofinancé, payé par la clientèle) sur plus de 20 ans, qui n'est pas terminé puisqu'une nouvelle partie du palace, le Salon impérial, sera fermée et rénovée cet hiver. Un chantier de 3 millions d'euros. Cette fois, la Ville mettra la main au porte-monnaie.

L'ouverture de son Spa Guerlain, en 2006, 3 000 mètres carrés sur cinq étages (3) a permis au Palais d'entrer dans le cercle fermé des plus grands palaces du globe. Pour poser un doigt de pied dans la piscine intérieure de 15 mètres, il faut débourser plusieurs centaines d'euros, pour un soin, un forfait et une demi-douzaine de milliers d'euros pour un abonnement à l'année. Le luxe a un prix. Que seuls les clients aisés de l'hôtel, les people en villégiature, à l'instar de Mireille Darc (4) ou les familles fortunées du Pays basque peuvent se payer. Ce spa hors norme est une des fiertés du directeur de l'hôtel, Jean-Louis Leimbacher.

Cet Alsacien bon teint, qui a conservé son accent de l'Est, est le patron indéfectible du Palais, où il est entré il y a 50 ans comme réceptionniste, secondé par la discrète Jeanne Marchetti, originaire, elle, de Nice. Le bruit de la retraite du boss (68 ans) court depuis des mois à Biarritz, mais sa date précise n'est pas encore connue. A part peut-être des seuls initiés; un an, deux ans ou 18 mois ? Le secret reste bien gardé. En attendant Jean-Louis Leimbacher tient les clés (d'or) de la maison -qui affiche complet depuis fin juillet et en ce début août- et ne s'en laisse pas compter par la concurrence à quelques kilomètres de là venue de Saint-Sébastien et à un degré moindre Bilbao. 

Le palace de Saint-Sébastien le Maria Cristina, récemment rénové lui aussi, constitue la principale menace économique pour le Palais. Même s'il est bien difficile de comparer Biarritz à la "grande" Donosti, le Palais, par rapport à son redoutable concurrent de Guipuzkoa, dispose d'un atout considérable : la proximité de l'océan. Une vue à couper le souffle depuis la Rotonde ou la piscine à l'eau de mer chauffée toute l'année, le must des must pour les people de tous bords. Des têtes couronnées au début du siècle dernier à Franck Sinatra dans les années 50, toutes les plus grandes stars de la planète ont nagé dans la piscine entourée de ses fameuses cabanas qui se louent une fortune; un endroit top secret surveillé par Jean-Claude, 45 ans de maison, sosie ultra-bronzé de feu Michel Constantin.

Au Palais, les "anciens", autour de leur directeur et du chef étoilé des cuisines et MOF Jean-Marie Gautier, cultivent cet art de vivre un peu suranné, qui plaît tant à une clientèle à nouveau très internationale. Ici, explique Leimbacher, pas question de "copier la Côte d’Azur, ce serait stupide. Nous devons cultiver notre différence. Il y a ici un meilleur accueil, plus de sécurité, des choses vraies".(5) Il n'empêche que le Palais accueille ses "nouveaux" riches Russes sans sourciller. Ceux-là consomment sans compter. Et peuvent commander plusieurs bouteilles de champagne pour accompagner le réputé buffet de l'Hippocampe, facturé 68 euros le midi.

C'est ici, avec vue imprenable sur la Grande plage, sur la table du fond, que Didier Borotra aime recevoir. Consulter, le plus souvent en tête en tête des responsables et insiders de tous poils. Le maire, devenu discrètement président de la Socomix à la suite du général Zeisser, atteint par la limite d'âge, se sert à merveille de la quintessence du palace : le dîner de gala du 15 août, offert à la Rotonde à des invités triés sur le volet, était un must de communication. Le 15 août, c'est effectivement la soirée de l'été à Biarritz, pour le traditionnel feu d'artifice de 25 minutes tiré depuis la Grande plage (6). La station accueille au bas mot 80 000 badauds !

A cette occasion, le Palais sert lui quelque 600 clients, répartis entre la Rotonde, la piscine et les extérieurs. C'est the place to be. La brigade du chef Gautier est en ordre de marche. J'ai mangé trois fois, invité en tant que journaliste local, au fameux dîner de gala, entouré de tous les notables des environs, maires, préfet, conseillers généraux, d'hommes et femmes politiques de haut rang habitués de la station (Pierre Moscovici, Roselyne Bachelot) et de people, comme Guillaume Durand ou François Berléand, des clients fidèles du palace. Le "petit raout" municipal a été abandonné depuis, la faute à la crise, selon la ville. Mais les VIP estivaux et autres happy few se bousculent encore et toujours pour réserver leur sacrosainte table au Palais pour cette soirée d'exception.

Confortablement installés dans le plus bel écrin de la Cité impériale, les clients du Palais, qui-ne-connaissent-pas-la-crise-eux, peuvent contempler la station dans toute sa magnificence. Pour eux, et les dizaines d'estivants réunis aux quatre coins de la station, assis sur le sable ou attablés dans les dizaines de restaurants biarrots, la principauté de Boboland, ce soir-là, brille de mille feux ! C'est le jackpot assuré, pour tout le monde. Merci qui ?

(1) Un article que j'ai signé sur le Beaumanoir en août 2012 en cliquant sur ce lien...

(2) Source Biarritz Tourisme, 2010 : 8 551 lits marchands, hôtellerie et chambre d'hôtes : 3660 lits, résidence de tourisme : 1860 lits, hôtellerie de plein air : 570 lits, locations meublées : 1972 lits, hébergement collectif : 171 lits, villages vacances : 318 lits. 

(3) Un article détaillé sur les prestations du spa à lire sur luxsure.fr

(4) Lors d'une visite inaugurale du Spa, en 2007, nous y avions croisé Mireille Darc.

(5) "Sud Ouest" du 24 juillet 2013.

(6) Le feu de ce soir sera tiré à 22h30, dure 25 minutes et coûte à la ville 67 000 euros, une hausse de 2000 euros par rapport au feu de l'an passé. 


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