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PORTRAIT
En 1962, Mehdi, six ans, débute le tournage de la série « Belle et Sébastien », sous la caméra de sa mère, l’auteur-actrice-réalisatrice Cécile Aubry. Après « Poly », l’enfant-star de la télévision enchaînera les tournages, toujours avec sa mère, jusqu’au début des années 70 dans « Le Jeune Fabre », aux côtés de Véronique Jeannot. Avant de couper le cordon. Et de partir vivre dans le Cantal, seul, à 17 ans.
« J’ai ressenti, à l’adolescence, un vrai besoin de liberté, de m’émanciper de ‘‘Pucky’’, ma mère. Depuis l’âge de 4 ans, elle avait fait de moi l’acteur d’une existence qu’elle écrivait et mettait en scène à mesure que je grandissais. Elle mêlait les éléments de notre vie de tous les jours à ceux d’une existence réinventée », raconte Mehdi, né de la rencontre lors d’un tournage au Maroc entre Cécile Aubry et Brahim El Glaoui, fils en exil du pacha de Marrakech, qu’il n’a pas vraiment connu. « Comme Sébastien, dit-il, j’ai longtemps été en quête de mon père. Il est mort quand j’avais 15 ans.»
« J’étais pudique »
Cet enfant de la télé - en noir et blanc - a refusé le star-system et de devenir une vedette, ainsi que le voulait sa mère. « J’étais pudique, j’avais du mal avec la médiatisation, déjà forte à l’époque. J’avais envie de découvrir la ‘‘vraie vie’’et j’ai vécu comme un ermite pendant dix-sept ans», confie depuis Biarritz, où il a trouvé un pied-à-terre, Mehdi, 57 ans, le crâne dégarni et la barbe poivre et sel fournie.
Marié à la comédienne Virginie Stevenoot, Mehdi partage sa vie aujourd’hui entre Paris (le Moulin bleu, sa maison de l’Essonne) et la Côte basque. Après être resté longtemps dans l’ombre, derrière la caméra et dans des seconds rôles sur les planches ou à la télé, Mehdi retrouve la lumière à l’occasion de la promotion de son livre (1) et la sortie au cinéma du remake de « Belle et Sébastien », signé Nicolas Vanier (2), dans lequel il joue un petit rôle, André le forestier.
Mehdi ne garde pas de rancœur de cette longue éclipse médiatique. « En 1985, j’ai eu le César du meilleur court-métrage (avec « Première classe »), mais, par la suite, je n’ai pas pu mener à terme plusieurs projets et mon rôle dans ‘‘Belle et Sébastien” me revenait toujours à la figure, cela a été assez difficile. Mais je n’ai pas de regrets.»
Un café-théâtre en projet
La rencontre au théâtre du Rond-Point, en 2008, avec sa future femme, Virginie Stevenoot, alors qu’il répète la pièce de Laurent Baffie « Un point, c’est tout ! » lui a redonné le goût des planches. « Nous partageons cette passion du théâtre avec Virginie et sur la Côte basque, nous aimerions créer un petit café-théâtre. Ce n’est pour l’instant qu’un projet […]. Après, j’aimerais tourner davantage, c’est vrai, à 57 ans, Sébastien est loin [sourire], je suis un autre homme, un comédien mûr et sensible.»
Cette sensibilité à fleur de peau ressort dans son autobiographie, écrite sous une forme originale : « J’ai retrouvé des malles emplies de courriers de fans, conservés par ma mère. J’ai pris le temps de les lire et je réponds à beaucoup de questions, même les plus intimes, sur ma mère, mon père, ma vie. Je me suis mis complètement à nu dans ce livre. »
(1) « La Belle Histoire de Sébastien », Michel Lafon, 17,95 €. En dédicace au Bookstore de Biarritz samedi 30 novembre.
(2) Le film sort le 18 décembre.