INTERVIEW
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"J’apprécie l’originalité du festival"
Le champion de judo Teddy Riner, intercepté entre le Maroc et le Japon, confie " sa joie d’être à Bayonne ", une ville qu’il découvrira lors de sa venue pour parrainer le festival Kulture Sport.
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Clik here to view.Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce festival ?
Je trouvais original cette association du sport et de la culture, et en particulier du cinéma qui est un art que j’apprécie particulièrement. J’espère que l’on passera un bon moment, je n’ai pas encore le programme exact, mais ce que l’on m’a dit a l’air bien sympa. Mettre en valeur et proposer de découvrir le sport grâce au 7e art, c’est une belle idée et j’ai souhaité l’encourager.
Quelle place la culture occupe-t-elle dans votre quotidien de sportif de haut niveau ?
Notre vie de sportif de haut niveau ne nous laisse que peu de temps pour nous organiser et planifier d’aller tel jour au théâtre ou au cinéma. Il y a souvent des imprévus et bien évidemment priorité à notre entraînement ou nos compétitions. C’est beaucoup trop rare à mon goût. Mais notre vie d’athlète est une parenthèse, on le sait bien. Je me rattraperai plus tard…
Une équipe de production vous filme jusqu’aux JO de Rio. Vous présenterez d’ailleurs un extrait du film à Kulture Sport : comment se passe ce tournage ?
Cela fait longtemps que ce projet me trottait dans la tête, j’avais envie de montrer le revers de la médaille, de montrer de quoi notre vie de champion est faite. Beaucoup de gens se passionnent pour le sport, la compétition, mais ont très peu accès à tout le travail de préparation, aux coulisses, à nos doutes, à notre univers quotidien. J’ai rencontré la production il y a trois ans et j’ai bien aimé leur approche et l’histoire a démarré. Ils m’ont suivi dans de nombreux déplacements bien sûr, en compétition ou en stage, mais aussi à l’Insep, dans mon club à Levallois, etc. Dans les bons et les moins bons moments, quand je me blesse, ils étaient là, pour la rééducation… C’est un moment toujours difficile d’ailleurs car on se sent diminué et tellement loin du niveau que l’on doit atteindre. Quels chemins emprunte-t-on pour retrouver le plus haut niveau ? J’espère que cela intéressera le plus grand nombre et pas seulement les passionnés de sport.
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Un mot sur votre préparation jusqu’aux JO : quelles seront les grandes étapes jusqu’à Rio ?
Ma préparation a été perturbée par plusieurs blessures cette année et mes entraîneurs, ainsi que mon préparateur physique, ont dû sans cesse adapter mon programme sportif. Il y a des délais incompressibles dans le soin et la rééducation de certaines blessures et très souvent les entraîneurs sont là pour nous ralentir, car un athlète blessé n’est pas le mec le plus serein de la terre (sourire)… Et surtout, du moins en ce qui me concerne, j’adore ma discipline et le tatami, le combat me manque vite ! Alors quand la blessure est là, on a l’impression de perdre notre temps et de ne pas progresser pendant que les autres travaillent durs, il faut être patient et faire confiance aux équipes.
"J’espère que ce film intéressera le plus grand nombre
et pas seulement les passionnés de sport"
Vous avez repris le chemin des tatamis au Maroc…
Oui, et j’en suis heureux, j’ai eu le feu vert le week-end dernier pour disputer ma première compétition de l’année, le Master de Rabat (au Maroc), et je me suis régalé (NDLR, il s’est imposé pour son retour) ! Il était temps, j’avais vraiment faim de combats. Je suis maintenant dans un programme normal d’approche de grandes compétitions. Je pars en stage au Japon le 31 mai, puis ce seront les Championnats d’Europe à Bakou. À nouveau une longue période de stage cet été avec l’équipe de France, pour préparer mon premier objectif de l’année : les championnats du monde à Astana au Kazakhstan.
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Clik here to view.Vous êtes aujourd’hui l’un des sportifs préférés des Français, l’égal d’un grand artiste, avec un palmarès inégalé, est-il facile de gérer cette notoriété ?
(rires) Mais c’est un honneur et cela fait quand même très plaisir ! En général, les gens qui m’abordent dans la rue sont toujours sympathiques et cela fait chaud au cœur d’être reconnu, encouragé. Lorsque je combats, je ne les oublie pas, je sais qu’ils me soutiennent, qu’ils sont avec moi et ça me donne de l’énergie. Je vais au combat pour une multitude de raisons. Mais les fans, les supporters ont une place bien particulière.
Vous allez débarquer au pays de l’ovalie ! Vu votre gabarit (2,04 m, 135 kg), vous a-t-on un jour proposé de jouer au rugby ?
Par un moyen détourné, je me suis retrouvé signant dans un club de rugby, de souvenir, c’était Toulon. Désolé ce n’est pas moi qui ai choisi le club ! Bayonne aurait été parfait aussi (sourire). Il s’agissait en fait d’un poisson d’avril, monté et annoncé par vos confrères de " L’Équipe ". Mais j’ai fait la une ! Il y avait une fausse interview, c’était sympa, j’ai reçu des tonnes de SMS ce jour-là. Plus sérieusement, comme pour tout, il faut s’y consacrer pleinement pour réussir et pour l’instant, je fais le choix du judo. En fait, je n’ai même jamais eu l’occasion de jouer au rugby, quand j’étais enfant j’ai pratiqué de nombreux sports, mais pas le rugby. En revanche, je suis les matches de l’équipe de France et j’apprécie l’ambiance, l’état d’esprit, le beau jeu, j’ai déjà vu plusieurs rencontres au Stade de France, l’ambiance est énorme.